De thé et d’amour de Hubert Delahaye

5 mai 2021  – L’Asiathèque

 

Autour de la cérémonie du thé au Japon, un art de vivre et une rencontre amoureuse


La collection « Liminaires »

Une collection de textes littéraires témoignant d’un ailleurs géographique et culturel. L’expérience de la diversité donne ici aux voix de l’intime les moyens de se livrer dans une narration sensible, récit de l’autre et révélateur de soi. De thé et d’amour est, après Lettres d’Ogura, le second ouvrage d’Hubert Delahaye paru dans la collection.

Le récit

Le récit est rédigé à la première personne. Kyoto, années soixante-dix : un jeune Français s’initie à la cérémonie du thé chez madame Yamamoto. La cérémonie commence. On attend l’arrivée d’une des participantes, Shimizu-san. Elle dit au jeune homme son prénom : Ichie (ichie, « une rencontre ») et elle y ajoute un autre mot : ichigo (« un hasard »). Ichigo ichie, le hasard d’une rencontre autour du thé. Le jeune homme fait ensuite la connaissance de Miya, la sœur d’Ichie. Après quelques semaines où Ichie ne s’est pas montrée à la cérémonie du thé, les pas du jeune homme le conduisent vers l’appartement de Miya, et il pressent un mystère autour de la jeune femme. Quand il revoit Ichie, celle-ci lui révèle à mots couverts que Miya est « dérangée ». Plus tard, Ichie ira chez le jeune homme, lui révélera le secret tragique de la famille, et l’accord amoureux des deux jeunes gens sera consacré par une cérémonie du thé un peu spéciale. Tout est dans le style, dans l’atmosphère, dans le sentiment d’étrangeté et de fascination qu’éprouve le jeune homme et qui se communique au lecteur, et dans la conduite du récit, savamment agencé. On pense au film sorti en 2020, de Tatsushi Ômori, Dans un jardin qu’on dirait éternel, avec l’impressionnante maîtresse de cérémonie incarnée par Kirin Kiki, récemment disparue, et aussi à Nuée d’oiseaux blancs, de Kawabata Yasunari.

L’auteur

Hubert Delahaye a fait toute sa carrière au Collège de France et a vécu longtemps au Japon. Il a publié à l’Asiathèque, dans la collection Liminaires, Lettres d’Ogura, et — aussi à l’Asiathèque — un recueil de nouvelles, Histoires de mers.