3 QUESTIONS D’ACTUALITÉS À

Emmanuelle Laborit & Jennifer Lesage-David

Les directrices de  International Visual Theatre (IVT)

Crise sanitaire oblige, de nombreux lieux culturels ont du aménager leurs conditions d’accueil du public. Véritable casse-tête pour les directeurs de théâtre, nous avons échangé sur la situation particulière d’IVT avec ses directrices, Emmanuelle Laborit et Jennifer Lesage-David.

Lieu de référence pour la culture sourde, IVT regroupe un théâtre, un centre de formation et une maison d’édition. Une structure d’autant plus impactée par l’épidémie puisque le masque devenu obligatoire constitue une véritable barrière à la langue des signes.

 

Tout d’abord, pouvez-vous nous faire un point sur les dispositions prises par IVT pour l’accueil du public ? La majorité des événement et en particulier des spectacles programmés au printemps ont-ils pu être reporté cette saison ?

Comme toutes les salles de spectacles nous mettons en place les mesures sanitaires qui nous sont imposées. IVT a à cœur d’être responsable et protecteur vis à vis des spectateurs qu’il accueille.

Au-delà des mesures sanitaires, il est surtout important pour nous d’innover, de repenser nos propositions pour maintenir un lien fort avec nos publics. De garder l’esprit chaleureux et convivial qui caractérise IVT. La COVID est là mais nous démarrons cette année avec l’envie de la faire oublier et de simplement partager de beaux moments culturels.

Vis à vis des compagnies programmées, il était important pour nous d’essayer de reporter le plus de spectacles possibles. C’est essentiel de soutenir les compagnies et les artistes avec lesquels nous travaillons et de permettre au public de découvrir ces spectacles.

 

Durant le confinement, les inteprètes ont joué un rôle important auprès des sourds et malentendants que cela soit au moment des prises de parole politique, de l’accompagnement des patients aux consultations médicales ou dans une moindre mesure aux enfants pour leur permettre de suivre l’école à distance. Considérez-vous avoir eu accès suffisamement à l’information ?

À IVT, vous avez mis en place les formations à distance, comment cela s’est passé ?

Il est dommage d’avoir attendu une crise sanitaire exceptionnelle et grave pour mettre en place ces actions d’accessibilité vis à vis des sourds. Leur besoin est quotidien et constant. 

IVT cherche à s’adapter continuellement à son environnement. Cette crise sanitaire nous a poussé à créer les premiers cours à distance qui sont une réussite et que nous garderons. Car si rien ne remplace la relation en présentielle, cela permet aussi de répondre à d’autres besoins comme les personnes isolées ou à mobilité réduite. 

 

Les difficultés rencontrées pendant le confinement se poursuivent donc aujourd’hui avec le port du masque rendu obligatoire.

Quid des masques transparents ?  Il parait qu’ils sont difficiles à trouver ou pas certifiés, avez-vous pu les adopter à IVT ?

Nous avons en effet investi dans des masques transparents que nous allons éprouver. Quoiqu’il en soit, vivre avec un masque n’est pas un avenir souhaitable.

 

 


La communauté sourde qui a déjà tant souffert par le passé doit donc faire face à de nouvelles difficultés engendrées par l’épidémie de Coronavirus.

IVT est un lieu ressource déjà très sollicité en temps normal, autant par les sourds désireux de s’épanouir culturellement, de se former et de travailler que par les entendants souhaitant apprendre la langue des signes.

Aujourd’hui, IVT doit être sur tous les fronts, le duo de femmes engagées, Emmanuelle Laborit et Jennifer Lesage-David met tout en oeuvre pour s’adapter et proposer des solutions afin d’éviter l’exclusion des sourds de la société.